Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sahara Occidental 2007
Archives
Derniers commentaires
12 juin 2007

Sahara occidental : Négocier l’autonomie pour sortir les retenus de Tindouf de l’impasse

Une vérité, une sagesse et quelques gesticulations

En guise de préparation psychologique pour le round préliminaire des négociations sur le dossier du Sahara occidental, qui va se tenir le 18 juin à Long Island, rien ne vaut quelques mots de sagesse ou le rappel d’une petite vérité, notamment par celui qui ne voulait pas la reconnaître.

La semaine qui s’en va a été plutôt faste en petites phrases et en déclarations, en particulier à Alger. Une agitation verbale qui se présente comme une partie d’échauffement en prévision de la rencontre de Long Island à laquelle sont convié en plus du Royaume du Maroc, du Polisario, de la Mauritanie et de l’Algérie, le groupe dit des amis, en l’occurrence l’Espagne, la France, les Etats-Unis et la Russie.

La première des déclarations, qui a sonné comme une sagesse et en même temps comme un propos explicatif qui pour lever une ambiguïté, a été tenu par l’ambassadeur de Washington à Alger.

L’ambassadeur Robert S Ford interviewé par des journalistes algériens est revenu sur la question de la représentativité des Sahraouis. Il a assené un verdict sans appel : « ce n’est pas aux Américains de dire qui sont les représentants du peuple sahraoui et qui ne le sont pas. C’est une question que doivent trancher les Sahraouis eux-mêmes ».

Cette clarification fait échos au propos tenu par le collègue de Robert S Ford, qui représente les Etats-Unis auprès du Royaume du Maroc. Thomas Riley, avait parlé du Polisario comme représentant des Sahraouis, suscitant la protestation de nombreux Sahraouis favorable à l’intégrité du Maroc, qui ne reconnaissent au Polisario aucune représentativité les concernant.

La clarification est d’autant plus sage qu’elle précise que les Sahraouis sont les seuls à savoir qui les représentent. La direction du Polisario elle aussi sait ce que cela signifie, dans la mesure où le front ne peut se réclamer que des populations se trouvant dans les camps de Tindouf. Et même ceux là  qui ne constituaient à l’origine que moins du 1/3 de la population du Sahara, ont pour ceux, en tout cas qui l’on pu, quitté Tindouf pour retourner dans leur région sous la souveraineté marocaine ou pour s’installer au sein de la diaspora dans les pays d’accueil : Mauritanie, Espagne….

Pour le reste, plus de 2/3 des Sahraouis sont resté chez eux au Sahara occidental et soutiennent l’intégrité territoriale de leur pays, le Royaume du Maroc. Ils sont représentés par le Corcas, (voir : www.corcas.com). Quelques personnes se trouvant au Maroc, ultra minoritaire par ailleurs, défendent les thèses du Polisario. Il s’agit de quelques jeunes chez qui une revendication sociale légitime par ailleurs, est exploitée par quelques activistes professionnels, pour provoquer des troubles limités et sans portée sur l’engagement des autres citoyens sahraouis en faveur de l’intégrité de leur pays le Royaume du Maroc.

Les seules conséquences de ces incidents sont la compromission de quelques jeunes dans des tracasseries judiciaires. D’ailleurs les activistes qui bénéficient de la liberté et de l’avancée démocratique au Maroc, circulent librement et voyagent même à l’étranger pour aller prêcher les thèses du séparatisme en toute liberté et ne sont inquiété que quand ils commettent des actes de violence ou de trouble. Comme dans tous les pays démocratique, des procédures judicaires sont ouverte quand il y a des actes de violence. Et quand il y a bavure policière comme cela peut arriver aussi, dans tous les pays démocratique, il y a aussi enquête et procédure judiciaire.

Après la sagesse, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Alger a d’autre part rappelé ce qui était et est toujours une évidence :  les conséquences néfastes de la crise du Sahara occidental sur l’intégration maghrébine.

«Pour parler du Maghreb d’abord, la région peut jouer le rôle d’un pont entre l’Occident et le monde arabo-islamique. Culturellement, le processus est déjà en cours. Reste que la région a la capacité d’être un vrai moteur de croissance économique dans le continent africain. De notre point de vue, ce qui empêche un peu cette évolution, c’est que les marchés locaux sont encore trop petits et les entreprises américaines disent qu’investir dans un marché de 33-35 millions de consommateurs est moins intéressant que d’investir dans un marché de 100-200 millions de consommateurs, comme c’est le cas en Asie par exemple. C’est pour cette raison, et parce que nous voulons que le Maghreb soit fort et stable, que nous avons souhaité l’intégration économique de cette région pour lui permettre d’attirer les investissements et les transferts de technologies étrangères. La décision revient, bien sûr, aux leaders du Maghreb, mais c’est aussi notre conseil ».

Cette perspective de l’intégration maghrébine qui est une exigence de la coopération aussi bien pour les Américains que pour l’Union européenne est en panne. Et « il est clair que le dossier du Sahara empêche justement cette intégration maghrébine. C’est évident ».

Le constat de l’ambassadeur  Robert S Ford semble faire enfin des émules à Alger, le président Bouteflika lui-même. Cela n’était pas évident. La thèse qui a toujours été défendue, bec et ongles, à Alger, est que l’Algérie n’est pas concerné par le dossier du Sahara occidental puisqu’elle n’a rien à revendiquer, ni rien à donner. Jusqu’à ces dernières semaines cette attitude est restée inchangée. Il fut même un temps où les dirigeants algériens accusaient le Maroc de vouloir bloquer l’intégration maghrébine en mettant en avant, ce qui est somme toutes logique vu la conduite d’Alger, le dossier du Sahara occidental.

Le président algérien qui recevait son homologue du Nicaragua a profité de l’occasion pour changer son arme d’épaule et dire que finalement : « le problème du Sahara occidental représente un facteur de blocage du processus d’édification du Maghreb qui conditionne l’avenir de tout notre région ».

Manifester la responsabilité de son régime dans le dossier du Sahara occidental, est, dans la bouche du Président Bouteflika moins une reconnaissance d’un tort qui a été fait au peuple sahraoui, plus généralement au peuple marocain, et encore plus globalement aux peuples du Maghreb. C’est plutôt une manœuvre pour réagir à l’évolution de la situation.

L’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie a crée une dynamique. Et cette dernière sert aujourd’hui de base à la future négociation. C’est déjà inscrit dans le fond de ce qu’a énoncé la résolution 1754, même si le langage de la diplomatie atténue un peu les effets de la chose. Ainsi malgré les déclarations sur la reconnaissance de la cause contre l’ « occupation marocaine », la reconnaissance soi disant de l’ « intifada du peuple sahraoui », ainsi que tous les autres mots et expressions du répertoire de la direction du Polisario, cette dernière et Alger savent ce qu’il en est. Donc le président algérien monte au créneau pour tenter de s’interposer entre la dynamique suscitée par le plan d’autonomie marocain et la volonté de réussir à régler ce dossier de la part de la communauté onusienne.

Bien entendu le constat de cette vérité que seul le président algérien niait jusqu’à présent ne suffit pas, puisqu’un effort est encore nécessaire de la part des dirigeants algériens, celui de contribuer au déblocage en mettant de côté leur vision passéiste du dossier qui semble encore résister. Une fois abandonnée, cette dernière devrait être remplacé par une démarche plus moderne et plus d’actualité, en l’occurrence faire l’effort de participer au déblocage en encourageant la direction du Polisario à évoluer aussi et à enter avec une foi plus forte en l’avenir et en la perspective de règlement définitif du problème. Et cela doit être fait conformément à la résolution 1754, que M Bouteflika rappelle à son tour, sans conditions, en prenant en compte les développements de ces derniers mois.

Le développement qui a apporté une nouvelle dynamique, depuis non seulement des mois mais depuis quelques années n’est autre que le Plan d’autonomie proposé par le Royaume du Maroc.

Voilà ce qu’en dit l’ambassadeur américain à Alger : « les Marocains ont proposé leur propre plan que nous avons étudié et nous avons constaté qu’il y a dedans des choses intéressantes. Il s’agit de quelque chose de sérieux et d’un plan qui peut être crédible ».

C’est pour cela que la résolution 1754 s’est félicitée de l’initiative marocaine.

Alger devrait donc contribuer à mettre le train du Maghreb sur les rails, en aidant la direction du Polisario à faire le choix du règlement de ce dossier.

En la matière les gesticulations du genre de celle qui sont en préparation dans le soi disant territoire libéré de Mhiriz, qui est en réalité une partie de la zone tampon fixé dans le cadre de l’accord de 1991, ne servent à rien. Et à propos de zone tampon, les dispositions de 1991 spécifie qu’aucune présence militaire n’est autorisée.

Tout ce que pourra récolté la très maigre ALS c’est un avertissement de la part des observateurs internationaux. Il vaut mieux en ce cas se consacrer à la négociation et à contribuer à sortir les populations se trouvant dans les camps du no man’s land de Tindouf et assurer leur retour chez eux.

   

Publicité
Commentaires
Sahara Occidental 2007
  • Le Sahara occidental dont je suis originaire fait parti de mon pays le Maroc. Elle fait l'objet de revendication séparatiste et de manoeuvres de la part du pays voisin l'Algérie. C'est sur ce problème que je voudrais informer et débattre avec les autres.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité