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Sahara Occidental 2007
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29 mai 2007

Sahara occidental : la question des droits humains à Tindouf et Alger

La perspective d’ouverture des négociations pour le règlement du dossier du Sahara occidental tel que la résolution 1754 du Conseil de sécurité y a appelé est à l’origine de l’agitation que l’on observe dans les universités marocaines.

Une agitation d’autant plus attendue que le Polisario et par derrière Alger ont toujours eu l’habitude de saborder les efforts déployés pour régler ce vestige de la guerre froide, et surtout abréger les souffrances des populations sahraouis, qui supportent à Tindouf les affres d’une vie à la fois dure et sans issues, tant qu’une solution politique n’a pas été trouvé.


Ces Sahraouis là sont l’objet d’un véritable chantage et l’instrument non consentant du marchandage qu’entreprend depuis plus de 30 ans la direction actuelle du Polisario et par derrière la diplomatie algérienne.

Dans ce marchandage la question des droits de l’homme est exploitée au même titre que n’importe quel autre argument commercial. Le paradoxe de l’usage fait par Mohamed Abdelaziz et ses amis de cette question des droits de l’homme, vient du fait que ceux qui se lamentent le plus sur le droits et sa violation sont ceux là même qui aussi bien dans leur fonctionnement que dans la réalité de leurs actions, pratiquent une violation permanente des principes fondateurs des droits humains.

Le Polisario est une organisation politico-militaire de type stalinien qui durant les 34 dernières années, n’a mis en avant qu’une structure monolithique, qui n’a jamais permis l’apparition de sensibilités différentes au sein des camps de Tindouf, pas plus d’ailleurs qu’elle n’a permis à la dissidence sous quelque forme que ce soit, de s’organiser ou de s’exprimer.

La direction du Polisario est en place depuis 1976. Et cette longévité, même pour une organisation totalitaire ou des Etats à parti unique, est une performance rarement égalée, pour ne pas dire, unique en son genre.

Les opposants n’ont qu’un choix réduit se taire, mourir ou tenter de fuir le no man’s land de Tindouf au péril de leur vie et de celui de leurs familles. C’est la situation telle qu’elle s’est perpétuée pendant de longues décennies et qui s’est à peine lézardée ces dernières années.

Les cas de transfuge ou de personnalités de premier plan du Polisario qui ont pays le prix fort pour avoir tenté de mettre en cause la ligne choisie par la direction sont là pour rappeler cet état de fait. Le dernier en date et celui qui s’en est sorti indemne est Baba Sayyed l’ancien représentant du Polisario en France et en Suisse qui en 2004 a demandé l’asile politique au Canada.

Celui qui n’est autre que le frère du Fondateur du Polisario Mustapha Sayyed El Ouali, avait émis des doutes sur la gestion de la direction et sur ses choix politiques. La réaction de cette même direction était de le rappeler en Algérie, alors il a préféré demander l’asile politique au Canada. L’affaire s’est plus ou moins tassé, et même si la méfiance est toujours de mise le concerné peut revenir sans craindre des représailles. D’autres ont été moins chanceux que Baba Sayyed.

C’est le cas de ces Sahraouis qui ont tenté, comme près de 7000 de leurs compatriotes de revenir dans leur pays le Maroc, il y a quelques mois, en faisant un détour par la Mauritanie. Mal leur en a pris. Ils ont été arrêtés à quelques kilomètres de Tindouf par les services de sécurité algériens après une course poursuite qui s’est soldée par quelques blessés.

L’information les concernant n’a d’ailleurs été connue qu’en partie puisque le black out est très rigoureux concernant toutes les informations qui viennent de Tindouf. D’autres cas se sont soldé par des morts suspectes, sur les quels planent de fortes odeurs d’assassinat politique. La mort, en 2002, de Fadel Ismaïl, l’ancien représentant du Polisario à Londres est de cela. La veille de sa disparition le défunt rentrait d’un voyage en Algérie, où il avait exprimé aux dirigeants du Polisario et aux Algériens son rejet de l’idée proposée, à l’époque par le président Boutaflika sur le partage du Sahara.

Mais plus que l’opposition à cette proposition saugrenue à laquelle ne croyait pas celui là même qui la faite, Fadel Ismail de son vrai nom Mohamed Fadel Ould Ismail Ould Es-Sweyih, n’était plus du tout en odeur de sainteté à Rabouni et Alger, depuis que l’on sait qu’il a été l’une des chevilles ouvrières de la révolte des camps de Tindouf à la fin des années 80. Dans un premier temps il sera en quelque sorte exilé en étant nommé représentant du Polisario dans divers pays, avant de se retrouver à Londres.

Quand des rumeurs ont circulé sur son possible retour au Maroc avec Bachir Mustapha Sayyed, en 1998, il est rappelé à Tindouf, pour être chargé du ministère de l’information. Fausse promotion pour une meilleure surveillance, beaucoup des proches de Fadel Ismail pensent cela, surtout depuis qu’il avait entamé un plaidoyer pour un arrangement politique avec le Maroc qui sans apporter l’indépendance préconisée par la thèse officielle du Polisario, permettra de trouver une sortie de l’impasse avec une solution d’autonomie.

D’autres cas existent et ils montrent à quel point la liberté de circuler et donc d’exprimer éventuellement un désaccord ne sont pas du tout assurées à Tindouf.

Amnesty international (AI) fait dans son rapport de 2007 sur l’état de la situation en Algérie et à Tindouf, le point sur la situation. Et si le rapport confidentiel du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme de 2006, qui qualifie la situation de préoccupante et recommande une surveillance de ce qui se passe dans les camps, reste de vigueur selon AI, cette dernière indique par ailleurs : « Les responsables d'atteintes aux droits humains commises les années précédentes continuaient de jouir de l'impunité. Le Front Polisario n'a pris aucune mesure pour remédier à cette situation ».

En la matière le problème des violations des principes de droits humains est double. Il se manifeste d’abord à travers le fait que la direction du Polisario ne permet pas aux gens de circuler librement ou en tout cas, n’autorise que des circulations au compte goutte. D’autre part cette même direction ne permet pas aux gens de prendre leur propre destin en main pour mettre fin à la situation d’impasse en débattant ouvertement et en choisissant en toute liberté la solution qui leur permet de sortir de la situation actuelle.

C’est donc directement et indirectement que le Polisario viole les principes fondamentaux des droits humains. La proclamation de sa représentativité unique n’est qu’un détail en vu de cette situation là. Un détail qui permet quand même de savoir que l’organisation de Mohamed Abdelaziz n’a jamais permis aux gens de vérifier si elle les représente, pas plus qu’elle n’autorise l’expression de sensibilité et de nuances différentiées y compris dans le cadre de la thèse du séparatisme. La démonstration à cet égard est de simple bon sens. Aucune société humaine au monde ne peut générer une seule et unique position  à la virgule près sur un problème qui concerne le destin de la dite société.

Or la dissidence existe et les nuances sont là mais elles continuent à étouffer sous le carcan imposé par une direction qui a trop duré au point de confondre la survie de ses intérêts qui la avec la cause pour laquelle elle prétend se battre. Tout donc est soumis à ce que décide cette direction qui estime être la seule à même de décider de la vie et de la mort de ceux dont elle se réclame et même de la pluie et du beau temps. Peu importe ce qu’indique la météo à ce propos. Elle décide et investit même de l’argent quand c’est nécessaire pour que le temps soit à la pluie quand elle le décide, même si cette décision arrive en plein été.

Les activistes dont dispose la direction du Polisario au Sahara occidental, même si ils sont ultra minoritaire face aux Sahraouis favorables à l’intégrité de leur pays le Maroc, sont les instruments de cette omnipotence que veut véhiculer la direction du Polisario sur son compte.
La désinformation et le maquillage des faits font le reste quand les activistes sont dépassés par les événements.   

En grande partie, les résultats des négociations qui devront débuter en juin sur l’avenir du dossier du Sahara occidental dépendront de la capacité des opposant de la direction du Polisario à faire évoluer cet état de fait et réduire les effets néfastes de ce pouvoir pesant. 
 

Voir le portail : (http://www.sahara-online.net) à propos de l’histoire de la constitution du Polisario.

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Commentaires
N
L'imbecile dans cette affaire c'est bien toi.<br /> A te voir parler, on croira que l'algerie est le justicier de l'afrique du nord ? <br /> Non, elle fera mieux de voir les problèmes de ces primates barbu qui tuent des gens au lieu de discuter d'un sujet qui ne la concerne pas.<br /> Renseigne toi, si je te dis que le nord du maroc etait colonisé par l'espagne, n'est-il pas marocain d'apres toi ???<br /> Moi je dirai que tout ça est monté par l'algerie qui veut avoir une voie vers l'ocean atlantique.<br /> L'experiance dit que toutes les autodeterminations aboutissent à un nouveau pays, c'est tout à fait logique.<br /> Acceptera-t-on une autodetermination au sud de l'algerie ? Le resultat est garanti = un nouveau pays !!!<br /> Anyway, l'algerie devra voir ses propres problemes, son gouvernement que je qualifie de null, ses barbus qui tuent tjs des gens à l'aveuglette... au lieu de creer des problemes à des pays qui la depassent.
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E
D'aprés vous tous les diplomates qui ont touché de prés ou de loin ce dossier sont des imbéciles ? Il n'y a que vous qui déteniez la vérité? Pourquoi ne pas laisser les choses se dérouler comme le veut l'ONU? Est-ce que le fait de demander aux sahraouis leur avis dérange les marocains ? L'Algerie a toujours voulu et plaidé le droit à l'autodétermination des peuples .C'est un droit qui ne peut-être enlevé à personne .Si le Sahara occidental était partie intégrante du Maroc, pourquoi les Français ne l'ont-ils pas colonisé aussi en même temps que le reste du royaume ? Vous pensez qu'ils voulaient faire une " fleur " aux Portugais ?
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Sahara Occidental 2007
  • Le Sahara occidental dont je suis originaire fait parti de mon pays le Maroc. Elle fait l'objet de revendication séparatiste et de manoeuvres de la part du pays voisin l'Algérie. C'est sur ce problème que je voudrais informer et débattre avec les autres.
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